La prière du voyageur est un sujet qui revient très largement dans les questions adressées aux savants. Quelle est sa durée ? De quelle manière se pratique-t-elle ? Et bien d’autres interrogations encore…
L’équipe de Haramain Voyages s’efforce de mettre en lumière quelques points essentiels, afin d’y voir plus clair.
Dans quel contexte est mise en pratique la prière du voyageur ?
Dans un premier temps, il s’agirait de définir ce qu’est un voyage d’un point de vue religieux. Mais également dans le langage courant.
Ainsi, un voyage « désigne le fait de quitter les habitations de la ville dans laquelle on réside », comme l’a expliqué Sheikh Al Albani. Et il rajoute « ce qui implique une préparation qui n’est pas celle du résident ».
Il paraît évident que nous allons donc nous préparer de sorte à voyager. Par exemple, dire au revoir à ses proches, préparer ses affaires pour l’occasion, comme pour le Hajj. En conclusion, il faut que l’on ait l’intention de voyager.
Toutefois, il existe quelques divergences quant à la distance exacte à parcourir pour que cela puisse se nommer « voyage ». On peut noter cela :
- Certains savants considèrent qu’un voyage en est un dès lors que l’on a parcouru 85km environ et qui est l’avis le plus répandu (Sheikh Ibn Al Outheymin, par exemple)
- D’autres préfèrent se référer aux coutumes. Ainsi, nous sommes parfois amené à parcourir plus de 100km dans la journée, sans que cela ne se nomme « voyager ». (Sheikh Ibn At Taymiyyah)
Les preuves au sujet de la salat moussafir
Anas Ibn Mâlik (radiAllahu anhu) a dit:
« Le Messager d’Allah (‘aleyhi salat wa salam) ne priait plus que deux Raka’ah, dès qu’il avait parcouru 3 miles ou 3 farâsakh. »Rapporté par Muslim
Mais l’on trouve également des textes des pieux prédécesseurs prouvant cette sounnah :
Il est rapporté qu’Abou El-Minhâl El-`Anzi a dit : J’ai dit à Ibn Abbâs (radiAllahu anha) : « Je demeure à Médine toute une année sans que je sois en déplacement constant ? », Ibn Abbâs (radiAllahu anhu) a répondu : « Prie deux Rak`a seulement ». Rapporté par `Abd Er-Rezzâq dans son « Moussannaf » (2/209).
Ainsi que :
Il est rapporté également que Masroûq demeura deux ans à Es-Silsila, et durant toute cette période, il raccourcissait sa prière, et (par cet acte) il cherchait à faire la Sounna. Rapporté par `Abd Er-Rezzâq dans son « Moussannaf » (2/210) et par Ibn Abi Cheyba dans son « Moussannaf » (2/353).
Et bien d’autres encore.
Comment faire la prière du voyageur ?
Alors, concrètement, comment on s’y prend ?
Il s’agit de raccourcir certaines salawat (qasrou as salat) parmi les prières obligatoires :
- Fajr, 2 unités – ne change pas
- Dhor : 2 unités au lieu de 4
- Asr : 2 unités au lieu de 4
- Maghreb : 3 unités – ne change pas
- Isha : 2 unités au lieu de 4
Et l’avis des savants à ce sujet est bien le caractère obligatoire de cette Sounnah.
Il est également possible de regrouper les prières de Dhor et de l’Asr, selon l’avancement du voyage. Cette sounnah est, quant à elle, une permission et non une obligation.
Toutefois, rappelons que le Prophète (aleyhi salat wa salam) a dit : « Allah aime qu’on prenne Ses permissions, comme Il aime qu’on accomplisse Ses obligations. »
Un point important : la prière en groupe prévaut sur le raccourcissement des prières. Par conséquent, quiconque se trouve en déplacement, mais se trouve à côté de la mosquée et entend l’appel à la prière, doit prier en groupe sans raccourcissement du fait qu’il fait la prière derrière un imam qui est lui-même résidant et non voyageur.
Maintenant que vous en connaissez davantage au sujet de cette Sounnah, il ne reste plus qu’à la mettre en pratique in chaa Allah !
L’EQUIPE HARAMAIN VOYAGES
